Contexte
Sur les bassins versants des deux principaux cours d’eau qui traversent la Haute-Loire, la Loire et l’Allier, les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) visent la conciliation des usages de l’eau et la préservation des milieux aquatiques. Protéger la ressource en eau en quantité et en qualité est une des préoccupations majeures de ces démarches.
Une particularité du territoire altiligérien est la présence d’aquifères conséquents dans les coulées volcaniques du Devès et du Velay. Ces ressources en eau sont primordiales pour une grande partie de la population de Haute-Loire. À titre d’exemple, plus de 100 000 habitants sont desservis en eau potable à partir du massif volcanique du Devès. Mais elles présentent une très grande vulnérabilité liée notamment à la forte perméabilité des roches superficielles, et une méconnaissance de leur fonctionnement.
Le SDAGE Loire-Bretagne a identifié les coulées volcaniques du Devès et du Velay comme un ensemble de nappes à réserver dans le futur pour l’alimentation en eau potable (NAEP). Les Commissions locales de l’eau (CLE) des SAGE Haut- Allier et Loire amont œuvrent depuis 3 ans pour mieux comprendre le fonctionnement et la vulnérabilité des réservoirs d’eau souterraine du Devès.
En préalable : synthèse des connaissances et construction d’une méthodologie d’évaluation des eaux du Devès
Un travail de synthèse et de recoupement des connaissances existantes dans les différentes disciplines concernées (géologie, hydrologie, pluviométrie…) a été piloté par une commission inter-SAGE avec l’appui d’un groupe technique et l’accueil d’un stagiaire pendant une durée de 6 mois.
La construction d’une méthodologie permettant de connaître le fonctionnement et la vulnérabilité des aquifères du Devès a été réalisé par le bureau d’étude Hydriad en 2019 avec le soutien financier de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne et le FEDER Auvergne-Rhône-Alpes. Parallèlement à cette phase, le prestataire a analysé la satisfaction des besoins globaux actuels en eau (eau potable, industrie, agriculture – élevage et irrigation…) et les besoins futurs.
Lancement de campagnes d’investigations sur 4 années consécutives
A l’issue du travail préalable d’une année, les membres de la Commission inter SAGE ont validé le principe de poursuivre des investigations sur la masse d’eau qui permettront d’établir les bilans entrée-sortie de chaque secteur, d’évaluer le potentiel d’exploitation des ressources et de mettre en place une gestion de celles-ci.
Construction de l’étude : la méthodologie proposée par le prestataire Hydriad a été affinée par un groupe d’expert (ARS, syndicats d’eau, services de l’Etat, AELB, département…) puis discutée et validée par les deux CLE des SAGE Loire amont et Haut-Allier. Un marché public a été lancé et l’étude a été confiée au groupement de bureaux d’études Hydriad/SAS Sous-Terrain. Cette étude est financée par l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, la Communauté d’Agglomération du Puy En Velay, la Communauté de Communes du Pays de Cayre et de Pradelles, le Conseil Départemental de Haute-Loire et l’Établissement public Loire.
Afin d’annoncer le lancement de l’étude et de présenter la méthodologie employée auprès des maires des communes du territoires, trois réunions d’information ont été organisées fin juin 2022 à Langeac, Cayre et Polignac.
Afin d’informer le public de la présence de la ressource souterraine de Devès et de sa vulnérabilité, un court métrage de sensibilisation a été réalisé en 2018. Ce film, projeté lors des 3 réunions, présente le contexte et la localisation géographique, les utilisations actuelles de l’eau souterraine du Devès et sa vulnérabilité.
A l’issue de la projection, un débat avec la salle a été proposé. Parmi les sujets récurrents, la représentativité des citoyens au sein des Commissions Locales de l’Eau (CLE = parlement local de l’eau) a été abordée. Les économies d’eau pouvant être réalisées dans les usages quotidiens (utilisation de l’eau de pluie pour les toilettes, toilettes sèches, brise jet…) et également dans les activités économiques ont longuement été discutées. D’autres questionnements ont porté sur la qualité de la ressource en eau (norme de potabilité vis-à-vis de certains paramètres chimiques, présence de produits phytosanitaires…) et sur les forages.
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Constatant que des forages se sont récemment multipliés pour la consommation d’eau et la géothermie, les membres de la commission inter-SAGE ont également souhaité sensibiliser au risque pour la ressource en eau que présente la réalisation d’un forage, si elle ne suit pas des règles et des techniques appropriées. En effet, les forages constituent des zones potentielles de pollution des eaux souterraines, et peuvent favoriser des échanges d’eau entre nappes.
Un guide méthodologique a été réalisé, en partenariat avec de nombreux acteurs, et notamment la Direction Départementale des Territoires de Haute-Loire. Il détaille les préconisations techniques et réglementaires à suivre pour accompagner la création, le fonctionnement et l’abandon d’un forage.
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